Son prix de vente est d'environ 150€
à 230€. Au bout d'une saison
de nombreuses fissures apparaissent dans le mélange et une
partie des fibres de
verre est cassée. Le surf devient mou sans ressort.
Pour qu'un surf soit performant il lui faut une structure interne
(âme, noyau,
boite de torsion) dont les fibres résistent aux contraintes
qu'il subit
(extension, compression, torsion). Le meilleur matériau
trouvé jusqu'à présent
est le bois, meilleur que le nid d'abeille.
Le bois choisi doit être usinable, nerveux, léger,
hydrophobe (qui n'aime pas
l'eau) et pas cher.
Les candidats retenus sont : le frêne, l'acacia, le
hêtre, le bouleau de
Finlande, le châtaigner, le red Cedar, l'oukoumé
et un autre qui fait l'objet
d'une réflexion à l'atelier. De plus on
mélange les essences et on réalise là
aussi des sandwichs.
Il existe 2 types de construction de noyau sandwich :
Le lamellé collé horizontal :
==> 7 à 9 couches de bois différents. Les
fibres du bois sont soit en long (dans le
sens du surf), soit alternativement croisés à
90°pour améliorer la résistance
à
la torsion des noyaux. Le problème est que les couches de
bois à 90° ne sont
pas d'un seul tenant.
Le
lamellé collé vertical :
C’est le type de noyau qui offre le plus de
qualité.
En compression-extension il offre une nervosité comparable
au noyau lamellé
collé, mais en torsion l'empilement des lattes dans le sens
vertical bloque la
déformation "vrillage" que subit un surf dans les virages.
Dernière
petite précision, le bois étant un
matériau cher pour un industriel et peu
facile à mettre en forme, il n'y en a quasiment jamais dans
les spatules. Ce
qui est très dommage car le bois rigidifie davantage le surf
lors des virages
et amorties les vibrations.
Matériel
nécessaire pour réaliser une planche :
Outillage
:
- le gros matériel : une pompe à vide (moteur de
réfrigérateur fonctionnant en
sens inverse), un rabot, une ponceuse, une
défonceuse…
- le petit matériel : papier à poncer, ciseaux,
scotch papier non gaufré, 1
pinceau, acétone, un cutter avec des lames.
Matériaux :
- 15 lattes de frêne de dimension 20*1800
épaisseur 8.
- De la résine époxy. Pour la stratification sous
vide
-1 semelle en PTex1000 ou PTex2000.
-1 paire de carre
- Différents tissus de verre de taille
différentes et de propriété
différente
-1 tissus carbone kevlar
-1 tissus d'arrachage
-une feuille d'ABS
-des feuilles ou bâches de plastique pour réaliser
des poches par soudage.
Je sais, je sais faut être très courageux pour se
mettre à faire son propre snowboard....
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III : La
fabrication du noyau de la board
Le
but
est de reconstituer une planche en lamellé collé
afin d'éliminer la majorité
des contraintes du bois massif. L'opération s'effectue sous
vide ce qui permet
d'imbiber de résine le bois et facilite le collage.
Premièrement, le choix des lattes :
But
de
l'opération : Choisir les lattes et les apparier
Après avoir fait débiter par un menuisier la
planche en bois dans le sens des
fibres et surfacer les côtés de chaque latte on
peut alors reconstituer une planche
exempte de contrainte.
On arrange les
lattes de manière à ce que les fibres d'une latte
soient dans le sens contraire
de sa voisine et on les numérote.
Ensuite, l'assemblage : qui
consiste à reconstituer une planche en
lamellé-collé sous vide
La reconstitution de la planche, s'effectue dans une "boite
d'assemblage"
(figure). Elle est constituée de 2 planches en
aggloméré protégées par un
plastique épais.
Pour
l'assemblage, on enduit un pinceau de résine
époxy le flanc des lattes. Puis on
les cale cote à cote dans le fond de la boite en respectant
leur numérotation
et en les appuyant sur les bordures de la boite. On pose alors sur les
lattes
le couvercle de la boite. Puis on rabat le plastique entourant la boite
d'assemblage afin de réaliser une poche avec la soudeuse ou
avec un joint de
mastic.
Enfin on introduit le tuyau de la pompe dans la poche.
L'étanchéité entre poche et tuyau est
effectuée par un joint de mastic. On met
alors la pompe à vide en route.
Ce n’est pas fini car même si les lattes sont bien
aplaties par le vide il faut
les presser sur leurs flancs. On utilise donc un Serre-joints pour
cette
opération.
Enfin,
le "shape" de la board consistant à sculpter la forme de la
planche
Une fois la planche démoulée, il faut l'affiner
devant et derrière. C'est le
shape, but de la prochaine manœuvre. Pour cela un bon rabot
électrique à bois
est nécessaire.
Avant d'attaquer au rabot, il faut
choisir la face la plus plane qui deviendra
ainsi le dessous du surf. Ceci effectué on trace sur chaque
flanc de la planche
le shape.
On fera ainsi
varier l’épaisseur de la board à
l’avant, entre les pieds et à
l’arrière en
fonction du programme que l’on voudra donné
à la board : alpin, freeride
freestyle.
En gros sa donne sa (mm) :
- Alpin : 2 ;8.5 ;2 à 3
==>Donc plus épais à l’avant et
très épais au milieu
- Freeride : 1 ;7.5 ;2 ==>Moins
épais à l’avant et moyen au milieu
- Freestyle : 1 ;6.5 ;2 ==>Moins
épais à l’avant et plus fin au milieu
IV :
Fabrication de la semelle
Une
fois
choisie le type de surf à fabriquer on trace sur papier avec
un crayon très fin
sa forme vue du dessus. On découpe aux ciseaux, pile poil
sur le tracé.
Ce
gabarit est reporté sur la semelle.
Ceci fait, on découpe la semelle en laissant 1 à
2 mm sur l'extérieur (trait en
pointillé sur l’image). Après avoir mis
la semelle sur une surface dure, on
amènera à la cote exacte avec une cale
à poncer équipée de papier
à gros
grains. L'angle du bord de la semelle doit être de
90° et net. La semelle
réalisée, il faut mettre en forme les carres et
les coller.
La pose des carres est une étape assez difficile et assez
précise consistant à les mettre
en
forme, les plaquer à la semelle et les coller en place.
Pour tordre les carres, notamment les arrondis
avant et arrière, il
est indispensable de détremper les bouts en les passant dans
la flamme sur un
camping gaz.
Lorsque les carres épouses la forme de la semelle, on peut
les
coller.
Pour se faire : on pose la semelle, sur une épaisse planche
en agglomérée et
protégée par un plastique, puis on
dépose sans baver, un petit filet de colle
sur le pourtour de la semelle coté accrochage et sur sa
tranche. Attention la
semelle à un sens : un coté glisse
(très brillant) et un coté permet
l’accrochage des tissus, traité à la
flamme.
On pose alors la carre contre le bord de la semelle. Pour maintenir en
place
cote à cote semelle et carres, on utilise des petits clous
sans tête.
Puis vient la pose des tissus ;
dans
l'ordre en partant de la semelle : 1 tissu de verre (90g), 1 tissu
Kevlar-Carbone 636, 1 verre (90g), 1 tissu d'arrachage 1.1
fois le poids des
quantités
de résine tissu.
Donc après avoir préparé proprement
les longueurs de tissus à poser, on pose la
semelle avec ses carres dans la poche plastique ouverte.
On étale alors un peu de résine sur la semelle
à la spatule au doigt on enduit
bien les carres. Puis on déroule le 1er tissus (verre 90g).
On verse dessus un
peu de résine que l'on étale et on laisse
s'imprégner les tissus. Lorsque que
le tissus est bien transparent, on pose le suivant (KC636).un peu de
résine que
l'on étale...on attend l'imprégnation puis,
nouveau tissus (verre
90g)...nouvelle quantité de résine
étalée...puis tissus d'arrachage, encore un
peu de résine, en principe la fin du pot.
On appelle ce processus la stratification sous vide.
Légende
:
1-poche
plane ou moule polystyrène HD
2-semelle + carres
3-verre 90g
4-KC636
5-verre 90g et tissus d'arrachage
6- poche plastique
7-joint d'étanchéité
On introduit l'embout de la pompe à vide dans la poche et
l'on démarre la pompe
pour environ 4h.
On laisse alors le temps à la résine de
sécher 1 nuit.
V : L’assemblage final
le
but étant de coller
ensemble le dessous du surf, le noyau et les tissus du dessus tout en
donnant
au surf sa forme définitive.
Pour résumer le principe : On dissocie pressage du surf et
mise en forme.
Donc dans une poche plastique ouverte, on encolle la semelle
stratifiée (cf.
chapitre IV), l’on pose dessus le noyau de bois avec inserts,
puis les différentes couches de tissus du dessus que
l’on enduit de
résine. On ferme la poche, on soude, on tire au vide. On met
alors la poche
dans ou sur le moule et l’on serre l’ensemble pour
donner au surf sa forme
définitive. On attend que la résine
sèche et l’on démoule.
Le moule :
Voilà, maintenant vous comprenez pourquoi il est nettement
plus simple et plus pratique de l'acheter....
Pour finir la préparation, il faut le
moule,
une ou 2 feuilles de contreplaqué de 5mm, des sangles ou des
rouleaux avec des
serre joints, les tissus de dessus pré-troués
pour y passer les inserts.
En effet, les tissus seront troués pour laisser sortir les
inserts. Un bon
emporte-pièce (bout de tuyau métallique creux)
fera l’affaire et même si c’est
pas évident à faire, c’est plus facile
que lorsque la planche est finie avec
une bonne couche de résine à enlever (et avec des
fibres dedans, la résine
c’est costaud).
Ceci fait, on dessine le contour de la semelle sur le dessous du noyau
bois
pour pouvoir la centrer correctement par rapport aux inserts!
C’est
important car lors de la stratification on ne verra plus rien! Puis un
petit
conseil, on test la mise en place de tout l’ensemble dans le
moule sans résine.
On repère les emplacements de serrage pour la mise sous
contrainte du
sandwich.Dans la poche
plastique ouverte, on pose la semelle stratifiée et
protégée que l’on enduit de
résine.On enduit également de résine
le noyau en bois, et on les positionne l’un par
rapport à l’autre, bien dans les contours
dessinés.On maintiendra l’ensemble par quelques
morceaux de scotch de vitrier.
On
empile alors sur le noyau de bois les différents tissus du
dessus dans
l’ordre comme indiqué sur la figure avec enduction
de résine entre chaque
couche. On termine par le tissu d’arrachage.
On
place
quelques bandes de tissu drainant (pour pomper l’air) tout
autour de la planche
(et
pas sous la semelle pour ne pas tout déformé en
pressant dans le moule). On ferme
et l’on
soude ensuite la poche plastique et l’on met le tout sous
vide.
Pour chasser les bulles d’air, on peut alors presser la
semelle avec un petit
rouleau et faire déborder le trop plein de résine.
Et Voila, on met tout ça entre les 2 plaques de
contre-plaqué et on pose le tout
sur le moule.
On pose les tubes de dessus aux endroits voulus (et
repérés à l’avance car la
résine prend vite) et on serre les joints! On visse les
serre-joints.
Après
avoir démoulé le surf, et
ôté le tissu d’arrachage, il faut
éliminer le bois et
les tissus qui déborde de la semelle. Pour cela on se munit
d’une bonne scie
sauteuse et d’une lame neuve pour stratifié ou
bois. On pose le surf semelle
dessus et l’on découpe en suivant la carre. Une
lame à 1 lame et demi est
nécessaire pour l’opération.
VI : Les
finitions
Poser une bande
d’ABS sur les cotés du surf pour parfaire
l’esthétisme de votre chef
d’œuvre,
mais surtout pour en assurer
l’étanchéité et la
protéger des chocs. Après avoir
découpé le pourtour du surf proprement
à la scie sauteuse selon la
carre, il faut en assurer
l’étanchéité.On
prépare les 2 bandes d’ABS (épaisseur
1mm, hauteur 10 mm, longueur le tour
du surf), avec une des tranches parfaitement plane.On doit effectuer un
chanfrein sur le coté du sur d’environ 2 mm de
profondeur,
soit à la défonceuse, soit à la
râpe à bois. On règle la
défonceuse pour
enlever une épaisseur un peu supérieure
à celle de l’ABS choisi. Attention, on
ne fait pas le tour complet de la planche mais juste les
cotés en ligne droite.
Explication : on risque
d’enlever une épaisseur au niveau des spatules
beaucoup
plus importante que prévue car la courbure
s’inverse. Les parties arrondies,
nose et tail seront donc réalisées à
la râpe à bois.
Après
avoir vérifié que l’ABS prenait sa
place correctement dans le chanfrein dans
les lignes droites, on le courbe par petits tronçons au
pistolet à air chaud au
niveau des spatules.
Après avoir poncé la
surface du surf et les chants, puis rincé à
l’eau, puis dépoussiéré,
plusieurs possibilités s’offre à nous :
- Effectuer une peinture de décoration directement sur le
surf (peinture
uniquement à l’eau, acrylique, encre de chine). A
proscrire la glycéro,
l’huile, les feutres etc.) Puis on protége avec un
vernis transparent à la
bombe.
- Effectuer une peinture comme précédemment suivi
par une pose d’un tissus de verre
(90g) avec un glaçage sous vide.
Les pigments des imprimantes à jet d’encre
étant compatibles avec la résine
époxy on peut réaliser l’impression
d’un dessin ou une photo en couleur.
- Un papier de chine (en vente dans toute les bonnes librairies de
dessin 1€
la feuille !!) et l’inclure entre le surf et la pose du tissu
de verre +
glaçage sous vide.
- Sur un papier transfert utilisé pour les tee-shirts et le
transférer sur le
tissus de verre (90g), puis le poser sur le surf et faire un
glaçage sous vide.
L'étape
du glaçage vise à rendre le dessus de la planche
lisse et brillant (et si possible
sans bulle à l’intérieur).
==> 2 solutions s’offrent à nous :
- Poser le tissus de verre, puis étaler de la
résine au pinceau, laisser sécher
24 heures, pour ensuite la polir avec des abrasifs de plus en plus fins
jusqu'à
se voir dedans.
Inconvénients : Des bulles risquent de
se former à l’intérieur et
c’est long et
rébarbatif à faire et il faut acheter beaucoup de
papiers abrasifs différents
et du polish.
- Poser le tissu de verre, puis étaler la résine
(surfclear), ensuite plaquer
un film plastique rigide dessus et mettre le tout sous vide.
La préparation : Il faut trouver un
film plastique suffisamment rigide pour
éviter que la résine ne fasse des vagues.
On utilise soit une feuille de PVC (épaisseur 10mm), soit
une feuille de papier
cristal des fleuristes. L’une comme l’autre il faut
la cirer pour être sûr
qu’il se décolle sinon çà
fait vraiment pas beau mais alors pas du tout. Pour
cela on emploi de la cire en bombe type johnson ou du
stéarate de zinc et avec
un chiffon bien propre on frotte doucement pour enlever
l’excédent.
Le reste du matos comme d’habitude ; pour travailler sous
vide (poche plastique,
pompe à vide, soudeuse ou mastic etc...).
L’opération : dans la poche
plastique on pose le surf et on prépare 150g de
mélange de résine surfclear. On enduit le surf,
puis on pose le tissu de verre,
puis les inclusions, et l’on répartit le reste de
la résine sur toute la
surface du surf.
Ensuite, on pose la feuille de PVC ou de papier cristal
(coté ciré vers le surf!) comme du papier peint
en veillant à chasser les bulles au fur et
à mesure de la pose. Puis l’on ferme la poche et
l’on met sous vide. (Attention
le vide doit être modéré afin de ne pas
ôter toute la résine de glaçage).
Attendre 24 heures avant de démouler, s’il reste
quand même des bulles dessous
tu n’as plus qu’à recommencer.
Ensuite tu vas chez le carrossier du coin et tu lui demandes bien
gentiment si
à l’occasion il pourrait vaporiser une couche de
vernis sur ta planche.
Now il faut mettre la board 5 jours à
l’étuve à 50-60°C pour
durcir la résine.
Hé voila c'est fini!! t'es prêt à aller
rider et faire comme ça :